Faut-il adopter un script téléphonique très cadré ou encourager la prise d’initiatives au téléphone ? La réponse tient rarement dans un choix binaire tant cette question, en apparence si simple, revêt un aspect stratégique. Un script permet de sécuriser la qualité de service et de gagner en efficacité, tandis que l’initiative préserve l’authenticité et la capacité à s’adapter aux situations. L’enjeu est de concevoir un cadre clair qui guide l’échange sans l’étouffer, pour des appels précis, humains et orientés résultats.
Qu’est-ce qu’un script téléphonique ?
Le script téléphonique est une trame majoritairement utilisée par les commerciaux sédentaires et les opérateurs de centres d’appels. C’est un outil qui vise à structurer les étapes d’un appel afin d’optimiser l’efficacité des échanges téléphoniques. Ce document, aujourd’hui intégré dans des outils digitaux, regroupe l’ensemble des informations clés sur les prospects/clients.
Les atouts d’un script téléphonique cadré
Vous l’aurez compris en lisant sa définition : un script téléphonique bien construit, c’est un peu comme un GPS pour un opérateur. Le script va structurer le déroulé de l’appel en réduisant les oublis et garantissant la validation d’étapes clés (accroche, découverte, traitement des objections, conclusion).
Il facilite aussi l’onboarding des nouveaux conseillers qui disposent d’un support sur lequel se reposer. Troisièmement, le script téléphonique contribue à améliorer la productivité des opérateurs en limitant les hésitations.
D’un point de vue légal, il garantit la conformité de votre entreprise vis-à-vis de ses obligations légales : mentions légales, consentements.
Les limites d’un script trop fermé
Le risque d’un script téléphonique appliqué à la lettre est de sonner faux, de couper l’écoute active et de nuire à la confiance. Les clients détectent rapidement une récitation, ce qui peut allonger la durée d’appel (multiplication des objections non traitées) et dégrader la qualité des échanges.
Un script trop rigide empêche de rebondir sur les signaux faibles, de gérer les cas atypiques et de personnaliser les recommandations. Il peut aussi brider la motivation des équipes qui n’ont plus la latitude d’exprimer leur savoir-faire, entraînant une baisse d’efficacité et une certaine lassitude.
Faut-il encourager la prise d’initiatives au téléphone ?
Tout d’abord, il est évident que la prise d’initiatives (ou l’improvisation) offre une certaine souplesse à son utilisateur. Seulement, il est indispensable de savoir quand s’aventurer hors du script. Il n’est pas rare que les échanges avec les interlocuteurs sortent du cadre imposé par le script téléphonique. Objections, closing, etc. Il ne faut pas hésiter à sortir du script pour adopter une approche plus adaptée à la situation lorsque celle-ci l’exige. Savamment utilisée, l’improvisation peut même contribuer à désamorcer des conflits.
Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège des digressions prolongées qui pourraient avoir l’effet inverse de celui escompté.
La réponse est donc OUI mais… En improvisant lorsque la situation l’exige, les opérateurs/conseillers disposent d’une marge de manœuvre pour détecter des opportunités d’upsell/cross-sell ou de résoudre des problèmes avec plus de rapidité et d’efficacité, le tout en améliorant l’expérience au téléphone.
Le bon compromis : un cadre souple, pas un carcan
Selon Phonie Style, la meilleure approche consiste à prendre le meilleur des deux mondes. C’est-à-dire, cadrez les étapes importantes de votre entonnoir de vente à l’aide d’un script afin d’atteindre les objectifs prioritaires : temps d’appel, vente, renseignement, etc. Tout en invitant à la prise d’initiatives en laissant les opérateurs s’approprier le script téléphonique en reformulant avec leurs propres mots (à condition d’utiliser un langage professionnel).
Documentez plusieurs modèles de scénarios :
- nouveau prospect,
- réclamation client,
- suivi dossier,
- relance d’opportunités.
À ces scénarios, ajoutez des exemples d’accroches, de réponses aux objections les plus courantes et de phrases de closing.
Comment mettre en place ce modèle hybride
Un déploiement réussi s’appuie sur la co-construction et la mesure continue. Simplifiez vos scripts en blocs modulaires, puis formez les équipes à l’écoute active et à la reformulation. Intégrez des repères mémotechniques (par exemple, Saluer–Découvrir–Proposer–Valider–Convenir). Équipez les conseillers d’outils de prise de notes rapide et d’une base de connaissances accessible pendant l’appel. Enfin, cadrez l’initiative avec des gardes-fous clairs.
- Trame obligatoire avec points de contrôle qualité.
- Liberté sur les formulations, tant que l’intention et le résultat sont atteints.
- Revues d’appels régulières, centrées sur l’impact client et la conformité.
- Coaching individuel avec feedback concret et playbooks mis à jour.
3 modèles de scripts
Script de prospection : prise de rendez-vous
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1. Rappel du contexte
Conseiller : « Bonjour [Prénom], [Votre prénom] de [Nom de votre entreprise]. On a eu un contact récemment à propos de [contexte : téléchargement d’un contenu, demande d’info, salon, webinar, essai, etc.].
Avez-vous 2 minutes à m’accorder ? »
Si la réponse est non :
Conseiller : « Très bien, l’idée c’était justement de programmer un créneau qui vous convienne. Je fais simple : »
2. Positionnement du rendez-vous
Conseiller : « Le but n’est pas de vous vendre quoi que ce soit au téléphone, mais de prendre 15 à 20 minutes pour : – comprendre comment vous gérez aujourd’hui [domaine], – vous montrer comment des entreprises comme [Nom d’un client de référence] s’y prennent, – voir si ça a du sens d’aller plus loin ensemble. »
3. Question de qualification rapide
Conseiller : « Pour que je voie si ça vaut le coup de s’y pencher vraiment : aujourd’hui, le sujet [domaine] c’est plutôt un projet en cours, un irritant identifié, ou pas vraiment prioritaire chez vous ? »
4. Proposition de créneaux
Conseiller : « Top, dans ce cas, je vous propose de planifier cela. Est-ce que [Jour 1] en fin de matinée ou [Jour 2] en début d’après-midi vous irait mieux ? » Si aucun des deux créneaux ne convient : Conseiller : « Quel créneau vous arrangerait le plus la semaine prochaine ? »
5. Confirmation logistique
Conseiller : « Parfait, on bloque [jour + heure]. Je vous envoie une invitation calendrier sur [email]. On fera ça en [visio / téléphone]. Voulez-vous que j’ajoute quelqu’un d’autre de votre côté en copie ? »
6. Clôture de l’appel
Conseiller : « Merci [Prénom], je vous laisse retourner à vos sujets. Vous recevez l’invitation dans quelques minutes. Bonne journée ! »
Script de gestion de réclamation client
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1. Accueil et identification
Conseiller : « Bonjour [Nom du client], vous êtes bien en ligne avec [Votre prénom] du service [SAV / Support / Clientèle] de [Nom de votre entreprise]. Pourrais-je avoir votre [référence / email / numéro client] accéder à votre dossier s’il vous plaît ? »
2. Reconnaissance du problème et excuses
Dès que la réclamation est identifiée :
Conseiller : « Je suis vraiment désolé(e) pour la situation que vous décrivez. Je comprends que ce soit [frustrant / gênant / inquiétant]. On va regarder ça ensemble et trouver une solution. »
3. Exploration de la situation
Conseiller : « Est-ce que vous pouvez me raconter précisément ce qui s’est passé, depuis le début ? Je vous écoute. »
Après avoir écouté :
Conseiller : « Merci pour toutes ces informations. Si je récapitule : [reformulation factuelle courte de la situation], c’est bien ça ? »
4. Vérification et transparence
Conseiller : « Laissez-moi juste vérifier quelques éléments dans votre dossier / dans nos systèmes pour être sûr(e) de vous répondre correctement. Je vous reprends dans un instant, ça vous va ? » [Temps de vérification réelle dans les outils internes]
5. Annonce de la solution
- Cas 1 – Solution immédiate : Conseiller : « Bonne nouvelle : je peux régler ça tout de suite en [action : ex. remboursement, geste commercial, réexpédition, correction]. Concrètement, cela signifie que [détail : délai, confirmation par mail, etc.]. »
- Cas 2 – Escalade ou délai nécessaire : Conseiller : « Pour être totalement transparent(e) avec vous, je ne peux pas finaliser cela directement de mon côté. En revanche, je peux : – [Action 1 : ex. transmettre au service facturation / technique], – avec comme objectif [résultat attendu et délai réaliste]. Je reviens vers vous au plus tard [jour / heure] avec une réponse claire. »
- Cas 3 – Demande impossible : Conseiller : « Je comprends votre demande et je comprends pourquoi vous la faites. Par contre, je n’ai malheureusement pas la possibilité de [élément demandé]. En revanche, voilà ce que je peux vous proposer : [options réalistes, geste commercial, alternative]. »
6. Validation de la solution
Conseiller : « Est-ce que la solution que nous venons de voir ensemble vous convient ? Est-ce qu’il reste un point que je n’ai pas traité et qui vous inquiète encore ? »
7. Clôture de l’appel
Conseiller : « Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous appeler et de nous signaler ce problème. C’est important pour nous pour nous améliorer. Si jamais le moindre souci persiste, n’hésitez pas à nous recontacter en rappelant la référence [référence]. Je vous souhaite une bonne journée / soirée, [Nom du client]. »
Script cold call
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1. Intro et prise de permission
Conseiller : « Bonjour [Prénom], ici [Votre prénom] de [Nom de votre entreprise]. Je vous préviens, c’est un appel à froid. Est-ce que je peux prendre 30 secondes pour vous expliquer pourquoi je vous appelle, et vous me dites ensuite si on continue ou pas ? »
2. Contexte et problèmes typiques
Conseiller : « Merci. Je parle en ce moment avec pas mal de [type de décideur : ex. Directeurs marketing d’ETI, Responsables production, etc.] qui rencontrent souvent : – [Problème 1] – [Problème 2] – [Problème 3, optionnel]. Ce sont des sujets que vous gérez aussi chez [Nom de l’entreprise du prospect] ou pas vraiment ? »
3. Questions de découverte
Si le prospect répond « oui / un peu / ça dépend » : Conseiller : « OK, pour que je comprenne : – Aujourd’hui, vous faites comment pour [domaine ciblé] ? – Qu’est-ce qui marche bien ? – Qu’est-ce qui vous frustre le plus dans le système actuel ? » Conseiller : « Si je résume : [reformulation courte du problème et de son impact], c’est bien ça ? »
4. Transition vers la valeur
Conseiller : « Là où on aide des entreprises comme la vôtre, c’est en [bénéfice concret : ex. réduire le temps passé, augmenter la visibilité, améliorer les résultats], sans [obstacle classique : ex. changer tout votre système, ajouter de la charge aux équipes]. »
5. Closing et prise de rendez-vous
Conseiller : « Je ne vais pas tout détailler maintenant. Le plus simple, ce serait de prendre 15 à 20 minutes pour regarder ensemble si on peut vraiment faire mieux que votre fonctionnement actuel. Est-ce que [Jour 1] en fin de matinée ou [Jour 2] en début d’après-midi vous conviendrait mieux ? »
En cas de réponse « Envoyez-moi un mail » :
Conseiller : « Bien sûr, je peux vous envoyer un mail. Juste pour être sûr de ne pas vous surcharger :
– si ce qu’on fait peut vraiment vous aider, vous préféreriez un rapide échange de 15 minutes ou simplement un récap par mail ? »